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formaient étaient immenses, plus élevés que les autres et divisés en un grand nombre de chambres. Nous commençâmes par le pavillon des hommes ; il y avait plus de deux mille élèves ; ils y entraient à deux ans et en sortaient toujours à quinze, pour se marier. Cette brillante jeunesse était divisée en trois classes ; on leur continuait jusqu’à six ans les soins qu’exige ce premier âge débile de l’homme ; de six à douze, on commençait à sonder leurs dispositions ; on réglait leurs occupations sur leurs goûts, en faisant toujours précéder l’étude de l’agriculture, la plus essentielle au genre de vie auquel ils étaient destinés. La troisième classe était formée des enfans de douze à quinze ans : seulement alors on leur apprenait les devoirs de l’homme en société, et ses rapports avec les êtres dont il tient le jour ; on leur parlait de Dieu, on leur inspirait de l’amour et de la reconnaissance pour cet être qui les avait créés, on les prévenait qu’ils approchaient de l’âge où on allait leur confier le sort d’une femme, on