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qui leur donne une nourriture semblable à celle que nous formons avec nos farines, mais plus délicate et plus savoureuse. J’y observai toutes les autres productions de ces isles délicieuses du Sud, des cocotiers, des palmiers, etc. ; pour racines, l’igname, une espèce de choux sauvage, particulière à cette isle, qu’ils apprêtent d’une manière fort agréable, en les mêlant à des noix de cocos, et plusieurs autres légumes apportés d’Europe, qui réussissent bien et qu’ils estiment beaucoup. Il y avait aussi quelques cannes à sucre, et ce même fruit, ressemblant au brugnon que le capitaine Cook trouva aux isles d’Amsterdam, et que les habitans de ces isles anglaises nommaient figheha.

Tels sont à-peu-près tous les alimens de ces peuples sages, sobres et tempérans ; il y avait autrefois quelques quadrupèdes dans l’isle, dont le père de Zamé leur persuada d’éteindre la race, et ils ne touchent jamais aux oiseaux.

Avec ces objets et de l’eau excellente, ce peuple vit bien ; sa santé est robuste, les