Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/395

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

premiers cette oppression sur les seconds, qu’en l’acquittant par le dédommagement demandé ; voilà, dés-lors, les quatre mille sujets heureux, puisque les blancs le sont par l’oppression où ils réduisent les noirs, et que ceux-là le deviennent par le dédommagement accordé à leur oppression ; voilà donc, dis-je, tout le monde heureux, et personne de puni ; voilà une sorte de malfaiteurs, une sorte de victimes aux malfaiteurs, et néanmoins tout le monde content. Si quelqu’un manque maintenant à la loi, la punition doit être égale ; c’est-à-dire, que le noir doit être puni, si pour le dédommagement demandé, et qu’on lui donne, il ne souffre pas l’oppression du blanc, et celui-ci également puni, s’il n’accorde pas le dédommagement qui doit équivaloir à l’oppression dont il jouit ; mais cette punition (dont la nécessité ne se présentera pas deux fois par siècle) n’est plus enjointe alors au particulier pour avoir grévé le particulier ; ce qui est odieux. Il n’y a pas de justice