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la mort, mais beaucoup d’esprit et de soin pour l’empêcher de le mériter.

Avec l’égalité de biens, point de vols ; le vol n’est que l’envie de s’approprier ce qu’on n’a pas, et ce qu’on est jaloux de voir à un autre ; mais, dès que chacun possède la même chose, ce désir criminel ne peut plus exister.

L’égalité des biens entretenant l’union, la douceur du Gouvernement, portant tous les sujets à chérir également leur régime, point de crimes d’État, point de révolution.

Les enfans éloignés de la maison paternelle, point d’inceste ; soigneusement élevés, toujours sous les yeux d’instituteurs sûrs et honnêtes… point de viols.

Peu d’adultères, au moyen du divorce.

Les divisions intestines prévenues par l’égalité des rangs et des biens, toutes les sources du meurtre sont éteintes.

Par l’égalité, plus d’avarice, plus d’ambition, et que de crimes naissent de ces deux causes ! plus de successeurs impatiens