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la nature, ils peuvent voir et chérir de même leurs enfans : on leur laisse tout ce qui tient à la douceur des sentimens de l’ame, on ne leur enlève que ce qui pourrait les altérer ou les détruire. Les enfans, de leur côté, n’en chérissent pas moins leurs parens ; mais accoutumés à voir la Patrie comme une autre mère, sans cesser d’être enfans plus tendres, ils en deviennent meilleurs Citoyens.

On a dit, on a écrit que l’éducation nationale ne convenait qu’à une République, et l’on s’est trompé : cette sorte d’éducation convient à tout Gouvernement qui voudra faire aimer la Patrie, et tel est le caractère distinctif du nôtre, si j’adapte d’ailleurs à l’isle de Tamoé une éducation républicaine, je vous en expliquerai bientôt les raisons. La facilité des répudiations dont vous venez de voir le détail, évite tellement l’adultère, que ce crime, si commun parmi vous, est ici de la plus grande rareté ; s’il est prouvé pourtant, il devient un quatrième cas de la séparation des parties, souvent