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absolument de même ; elle peut se choisir un époux parmi les répudiés, s’il en est qui l’accepte, si elle en trouve qui lui plaise, ou elle va se le choisir parmi les jeunes gens, s’il en est qui veuille d’elle. Mais si l’un ou l’autre époux répudié désire vivre à part dans la petite habitation que lui donne l’État, sans vouloir prendre de nouvelles chaînes, il en est le maître : on n’est contraint à aucune de ces choses, elles se font toutes de bon accord ; jamais les enfans n’y peuvent mettre d’obstacles, c’est un fardeau dont l’État soulage les parens, puisqu’à peine les premiers voient-ils le jour, que ceux-ci s’en trouvent débarrassés. Au-delà de deux choix, la repudiation n’a plus lieu ; alors, il faut prendre patience, et se souffrir mutuellement. On n’imagine pas combien la loi qui débarrasse les pères et les mères de leurs enfans, évite dans les familles de divisions et de mésintelligences : les époux n’ont ainsi que les roses de l’hymen, ils n’en sentent jamais les épines. Rien en cela ne brise les nœuds de