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de la possibilité d’en avoir ; la loi qui lui permet d’avoir une seconde femme ne fait qu’aider à ses légitimes désirs, celle qui s’oppose à cet arrangement contrarie celle de la nature, et par sa rigueur, et par son injustice. Le divorce a pourtant deux inconvéniens : le premier, que les enfans de la plus vieille mère peuvent être maltraités par la plus jeune ; le second, que les pères aimeront toujours mieux les derniers enfans.

Pour lever ces difficultés, les enfans quittent ici la maison paternelle dès qu’ils n’ont plus besoin du sein de la mère ; l’éducation qu’ils reçoivent est nationale ; ils ne sont plus les fils de tel ou tel, ce sont les enfans de l’État ; les parens peuvent les voir dans les maisons où on les élève, mais les enfans ne rentrent plus dans la maison paternelle ; par ce moyen, plus d’intérêt particulier, plus d’esprit de famille, toujours fatal à l’égalité, quelquefois dangereux à l’État ; plus de crainte d’avoir des enfans au delà des biens qu’on peut