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candeur et de la modestie ; ses yeux, plus tendres que vifs, très-grands et d’un bleu foncé, semblent exprimer à tout instant l’amour le plus délicat et le sentiment le plus voluptueux ; sa bouche, délicieusement coupée, ne s’ouvre que pour montrer les dents les plus belles et les plus blanches ; elle a peu de couleurs ; mais elle s’anime dès qu’on la regarde, et son teint devient alors comme la plus fraîche des roses ; son front est noble ; ses cheveux très-agréablement plantés, sont d’un blond cendré, et l’énorme quantité qu’elle en a, se mariant le plus élégamment du monde aux contours gracieux de son voile, retombant à grands flots sur sa gorge d’albâtre, toujours découverte d’après l’usage de sa Nation, achèvent de donner à cette jolie personne l’air de la déesse même de la jeunesse ; elle venait d’atteindre sa seizième année, et promettait de croître encore, quoique sa taille légère fût déjà très-élevée ; ses bras sont un peu longs, et ses doigts, d’une élasticité, d’une souplesse et d’un mince