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bras à la charrue, bien mieux placés qu’à porter un fusil qui ne sert pas quatre fois par siècle et qui ne servirait pas une, par le plan que j’indique. Vous n’enleverez plus alors au père de famille des enfans qui lui sont nécessaires, vous n’introduirez pas l’esprit de licence et de débauche parmi l’élite de vos citoyens[1], et tout cela pour le luxe imbécile d’avoir toujours une armée formidable. Rien de si plaisant que d’entendre vos écrivains parler tous les jours de population, tandis qu’il n’est pas une seule opération de votre gouvernement qui ne prouve qu’elle est trop nombreuse, et si elle ne l’était pas beaucoup trop, enchaînerait-il d’un côté, par les nœuds du célibat, tous ces militaires pris sur la fleur

  1. Cette vérité est d’autant plus grande, qu’il est assurément peu de plus mauvaises écoles que celles des garnisons, peu ; où un jeune homme corrompe plutôt et son ton et ses mœurs.