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plantes européennes, dont l’usage me parut agréable ; de m’instruire dans l’art de diriger des manufactures, afin d’en établir ici de relatives aux plantes que nous pourrions employer ; de retrancher tout objet de luxe, de jouir de nos productions améliorées ou augmentées par nos soins, et de rompre entièrement tout fil de commerce, excepté celui qui se fait intérieurement par le seul moyen des échanges. Nous avons peu de voisins, deux ou trois isles au Sud, encore dans l’incivilisation et dont les habitans viennent nous voir quelquefois ; nous leur donnons ce que nous avons de trop sans jamais rien recevoir d’eux… ils n’ont rien de plus merveilleux que nous. Un commerce autrement établi, ne tarderait pas à nous attirer la guerre ; ils ne connaissent pas nos forces ; nous les écraserions, et l’épargne du sang est la première règle de toutes mes démarches. Nous vivons donc en paix avec ces isles voisines ; je suis assez heureux pour leur avoir fait chérir notre gouvernement : elles s’uniraient