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bleds sont si abondans que vous êtes souvent obligés d’en exporter[1] ; vos huiles ont plus de finesse que celles d’Italie, vos fruits sont savoureux et sains, peut-être avec des soins auriez-vous ceux de l’Amérique ; vos bois de chauffage et de construction seront toujours en abondance quand vous saurez les entretenir. Qu’avez-vous donc besoin du commerce étranger ? Obligez les nations étrangères à venir chercher dans vos ports le superflu que vous pouvez avoir, n’ayez d’autre peine que de recevoir ou leur argent ou quelques bagatelles de fantaisie en retour de ce superflu, mais n’équipez plus de vaisseaux

  1. On compte en France 23 millions d’habitans ; il s’y recueuille 50 millions de septiers de bleds, c’est-à-dire environ par an de quoi nourrir 13 mois, tous les habitans et c’est avec cette richesse, que la nation, sans fléaux de la nature, est quelque fois à la veille de mourir de faim !