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qu’aucun autre empire de l’europe, vous auriez avec un peu de soin les productions de toute la terre. Le midi de la Provence, la Corse, le voisinage de l’Espagne, vous donneraient aisément du sucre, du tabac et du café. Voilà dans la classe du superflu ce qu’on peut regarder comme le moins inutile ; et quand vous vous passeriez d’épices, cette privation où gagnerait votre santé, pourrait-elle vous donner des regrets ? N’avez-vous pas chez vous tout ce qui peut servir à l’aisance du citoyen, même au luxe de l’homme riche ? Vos draps sont aussi beaux que ceux d’Angleterre : Abbeville fournissait autrefois Rome la plus magnifique des villes du monde ; vos toiles peintes sont superbes, vos étofes de soye plus moëleuses qu’aucune de celles de l’Europe ; relativement aux meubles de fantaisie, aux ouvrages de goût, c’est vous qui en envoyez à toute la terre. Vos Gobelins l’emportent sur Bruxelles, vos vins se boivent par-tout et ont l’avantage précieux de s’améliorer dans le passage. Vos