Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/302

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tranquilité publique[1], traîtres envers la patrie[2]. Les voilà donc, ces magistrats sublimes, qu’un reste de préjugé stupide engage encore à révérer, quand ils ne sont dignes que de mépris, que de sévères punitions, et que de la publique horreur.

Il faut, dites-vous, des juges : soit, mais que les juges ne se mêlent que de juger ; que ceux qui remplissent ces honorables fonctions, soient choisis parmi les plus notables citoyens de la nation, et qu’ils n’achètent pas sur-tout le droit de juger leurs semblables ; car vous n’aurez pour juges, que des fripons, tant que celui qui aura payé sa place, pensera, avant que de vous rendre justice, à se rembourser de ses avances. Mais il faut des loix : soit encore ; mais ces loix que je laisserai subsister, et dont je veux que nous raisonnions ensemble, plus amplement un autre jour ; ces loix, dis-je, la

  1. Voyez la journée des barricades.
  2. Voyez les suites de la bataille de Pavie &c.