Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/301

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les voilà donc, ces citoyens sensibles et vertueux, toujours souillés du sang de leurs frères, toujours séditieux, intolérans, fanatiques, persécuteurs, rebelles et meurtriers, qui, non contens des victimes infortunées que leur soumettent un code absurde, osent encore effrontément, pour multiplier leurs proies, encourageant le mensonge et la calomnie, porter le flambeau, jusqu’au sein des familles, afin d’en dévoiler les plus secrets mystères, et d’établir sur ces iniquités, la réputation de leur zèle, de leur respect pour des mœurs, que nul citoyen n’outrage impunément comme eux ; les voilà, bourreaux de leurs compatriotes[1], persécuteurs de l’innocence[2], perturbateurs de la

  1. Voyez la liste de leurs arrêts de mort, calculez, et vous verrez que les fléaux de la nature ravage moins d’individus.
  2. Voyez les arrêts des Calas, des Sirven des Salmon, des la Barre. &c.