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volte, prouver au peuple, que Venise doit servir de modèle à la France, qu’il se gouverne avec un sénat, qui a tout l’or de l’Europe, et qu’il en tient la balance, au moyen de cette forme de gouvernement ; que le même bonheur est promis à la nation, dès qu’elle se sera livrée à eux. Des écrits pleins de ces odieuses maximes, se jettent dans les carrefours, circulent dans les flots du peuple, s’affichent à toutes les portes, s’annoncent jusques dans la chaire de la vérité, souillent le parvis du temple du seigneur… Ne s’en tenant point à ce comble d’outrages, n’oubliant point encore assez et leurs liens, et leur patrie, le peu de fonds qui reste à l’état, dans de si tristes circonstances, ils le volent ; les trésoriers sont sommés par eux, de ne verser qu’entre leurs mains. Mais quand Louise de Savoie, régente du royaume, la plus respectable des femmes, la plus sage, la plus malheureuse, la mere, enfin de François Ier, dans les fers ; quand Louise interpose son