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et pour défendre leurs foyers, qu’offrent à l’État alarmé ces généreux patriotes ? des remontrances : Ils disent… ils osent dire, qu’un de leurs droits le plus sacré, est de ne jamais être imposé, qu’ils ne renonceront point à ce droit, et qu’on peut chercher des secours ailleurs.

Que vois-je, le règne d’après, quand la cruelle journée de Pavie vient de mettre la nation à deux doigts de sa perte ? Quand les larmes de tout ce qui survit à cette défaite épouvantable, coulent en flots de sang sur les malheurs de la patrie, quel indécent et odieux spectacle m’offrent ces vils tribuns ? Errans de rues en rues, comme des démoniaques, plus ridicules encore, par le travestissement militaire, contre lequel ils troquent leur soutane crotée… Je les vois, soufflans de leurs narines empoisonnées, le feu de la dissention dans tous les cœurs, secouant, de places en places, les serpens de la discorde ; je les vois, distillant, dans chaque quartier, le venin pestilenciel de la ré-