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de preux et loyaux barons, ennemis de la fraude et de la ruse, et qui croyaient que pour juger un homme, il fallait n’écouter que Dieu et sa conscience. Impatientés, avec raison, de se voir menés, présidés même quelque fois par des gens de cette classe, ils se retirèrent, et abandonnèrent le champ de bataille. Peu avant, on avait exclus les prélats, de ces assemblées, de manière que les légistes se trouvèrent absolument seuls. Cependant la considération accordée à un tribunal composé de tout ce qu’il y avait de mieux dans le royaume, ne s’éclipsa point avec ceux qui la lui avaient mérités. Nous voyons souvent le peuple révérer encore par habitude, un tas de pierres qui formaient un temple autrefois. Le préjugé resta le même, et la noblesse, jadis jugée par ses égaux crut l’être encore, quoiqu’il ne restât plus que des roturiers sur les bancs qu’elle avait quittés. Insensiblement la dégradation du sénat devint plus réelle, et lors des guerres d’Italie, sous François Ier,