Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/290

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gèrent avec les nobles ; ceux-ci assistaient aux séances, avec la décoration de leur état ; les légistes, en robe fourrée, en jupons, en soutanelles, affublés, en un mot, de ce risible et plat costume de charlatans, qui sert de modèle aujourd’hui, comme s’il fallait se déguiser pour rendre la justice, et comme s’il n’était pas certain que tout individu qui se masque, pour faire sa besogne, n’exerçait pas décidément, dès-lors, un métier de fripons[1]. Ces indécens farceurs, moins ridicules encore, par leur mascarade, que par les épines de la formalité, du droit, de la pratique dont ils étaient imbécillement hérissés, effrayèrent, dégoûtèrent

  1. Il faut se flatter que le bon roi Zamé n’enveloppe pas dans cette sanglante satire le vénérable ministre des autels, obligé d’aller en chemisette et en chasuble invoquer la bénédiction du ciel sur un peuple qui rougirait de s’habiller comme ce prêtre.