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de tout ce qui peut être matière à discussion, que sa simplicité soit telle, qu’aucune secte n’en puisse naître ; je vous ferai voir ce bon peuple adorant Dieu, et vous jugerez s’il est possible qu’il se partage jamais sur la façon de le servir. Nous croyons l’Éternel assez grand, assez bon pour nous entendre sans qu’il soit besoin de médiateur ; comme nous ne lui offrons de sacrifices que ceux de nos ames, comme nous n’avons aucune cérémonie, comme c’est à Dieu seul que nous demandons le pardon de nos fautes, et des secours pour les éviter ; que c’est à lui seul que nous avouons mentalement celles qui troublent notre conscience, les prêtres nous sont devenus superflus, et nous n’avons plus redouté, en les bannissant à jamais, de voir massacrer nos frères pour l’orgueil ou l’absurdité d’une espèce d’individus inutiles à l’État, à la nature, et toujours funeste à la société.

Une autre classe d’hommes aussi perverse,