Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/235

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

devant de leurs maisons, pour nous voir, contribuaient encore au mouvement et à la diversité du spectacle. Nous arrivâmes sur une assez grande place d’une parfaite rondeur, et environnée d’arbres. Deux seuls bâtimens circulaires, remplissaient en entier cette place ; ils étaient peints comme les maisons, et n’avaient de plus qu’elles, qu’un peu plus de grandeur et d’élévation. L’un de ces logis était le palais du chef ; l’autre contenait deux emplacemens publics, dont je vous dirai bientôt l’usage.

Rien d’extraordinaire ne nous annonça la maison du prince ; nous n’y vîmes aucuns de ces gardes insultans, qui, par leurs précautions et leurs armes, semble dérober le tyran aux yeux de ses peuples, de peur que l’infortune ne puisse apporter à ses pieds, l’image des maux dont elle est victime. Ce chef respectable, venu pour nous recevoir lui-même à la porte de son palais, fut indifféremment abordé par tous ceux qui nous guidaient ou nous