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sa forme était exactement ronde ; toutes les rues en étaient alignées ; mais chacune de ces rues était plutôt une promenade, qu’un passage. Elles étaient bordées d’arbres, des deux côtés, des trotoirs régnaient le long des maisons, et le milieu était un sable doux, formant un marcher agréable. Toutes ces maisons étaient uniformes ; il n’y en avait pas une qui fût, ni plus haute, ni plus grande que l’autre ; chacune avait un rez-de-chaussée, un premier étage, une terrasse à l’italienne, au-dessus, et présentait de face une porte régulière d’entrée, au milieu de deux fenêtres, qui, chacune, avait au-dessus d’elle la croisée servant à donner du jour au premier étage. Toutes ces façades étaient régulièrement peintes par compartimens symétriques, en couleur de rose et en vert, ce qui donnait à chacune de ces rues, l’air d’une décoration. Après en avoir longé quelques unes, qui nous parurent d’autant plus riantes, que les insulaires, garnissant en foule le