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cheveux crépus, naturellement sains, bien pris dans leur taille, les dents belles, et vivant très-vieux ; ils sont adonnés à toutes sortes de crimes, principalement à ceux de la luxure, de la cruauté, de la vengeance et de la superstition, et d’ailleurs, emportés, traîtres, colères et ignorans. Leurs femmes sont mieux faites qu’eux : elles ont les formes superbes ; elles sont fraîches, et presque toutes, elles ont de belles dents et de beaux yeux ; mais elles sont si cruellement traitées, si abruties par le despotisme de leurs époux, que leurs attraits ne se soutiennent pas au-delà de 30 ans, et qu’elles ne vivent guères au-delà de 50.

Quant au luxe et aux arts de ces peuples, tu vois jusqu’où ils s’étendent ; quelques poteries qu’ils vernissent assez bien avec le jus d’une plante indigène de ces climats ; quelques claies, quelques paniers et des nattes délicatement travaillées, mais qui ne sont l’ouvrage que des femmes.

Le Roi, qui connaît l’espèce des femmes blanches, et qui en a eu quelques-unes