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d’oiseaux singuliers, mais qui s’arrêtant peu, et qui n’étant jamais chassés, deviennent très-difficiles à connaître.

La nature y est aussi très variée dans les plantes et dans les reptiles : il y en a beaucoup de venimeux dans l’un et l’autre genre, et ce peuple, singulièrement rafiné dans toutes les manières d’être cruel, compose avec une de ces plantes, qui ne croît que dans ces climats, une sorte de poison si actif, qu’il donne la mort en une minute[1] ; quelquefois ils en imbibent la pointe de leurs flèches, dont les plus légères blessures alors font tomber dans des convulsions qui entraînent bientôt la mort après elles ; mais ils se gardent bien de manger la chair de ceux qui meurent de cette manière.

Essayons maintenant de rapprocher les traits qui caractérisent ce peuple, par des coups de pinceaux plus rapides : ils sont tous extrêmement noirs, courts, nerveux, les

  1. Paw parle de cette même plante comme indigène de l’Amérique.