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uer sont bonnes ou mauvaises, si, de quelqu’espèce qu’elles puissent être, leurs effets contrariés les uns par les autres, ne contribueraient pas plus au bonheur de l’homme que cette civilisation qui le dégrade ; or, nous perdrions un tems énorme dans cette dissertation, et nous aurions beaucoup parlé tous deux sans nous convaincre… Je reprends donc.

Lorsque les prêtres veulent une victime, ils annoncent que leur Dieu leur est apparu, qu’il a desiré tel ou telle, et dans l’instant il faut que l’être requis soit remis au temple, loi cruelle sans doute, loi dictée par les seules passions, puisqu’elle les favorise toutes.

Sans l’intime union des chefs spirituels et temporels, peut-être ce peuple serait-il moins foulé ; mais l’égalité de leur pouvoir leur a prouvé la nécessité d’être unis pour se mieux satisfaire, d’où il résulte que la masse de ces deux autorités despotiques pressant également de par-tout ce