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vouées, et sans qu’il leur vienne seulement à l’esprit de se venger ou de se défendre… puissant effet, d’un côté, de l’abbaissement et de l’humiliation de ces peuples, et de l’autre, preuve bien singulière de l’excès du despotisme et de l’autorité des grands… Que de réflexions fait naître cet exemple ! serait-il réellement, comme je le suppose, une partie de l’humanité subordonnée à l’autre par les décrets de la main qui nous meut ? Ne doit-on pas le croire en voyant ces usages dans l’enfance de toutes nos sociétés, comme chez ce peuple encore dans le sein de la nature, si cette nature incompréhensible a soumis à l’homme des animaux bien plus forts que lui, ne peut-elle pas lui avoir également donné des droits sur une portion affaiblie de ses semblables ? et si cela est, que deviennent alors les systêmes d’humanité et de bienfaisance de nos associations policées ? — Dusses-tu me gronder de t’interrompre encore, dis-je au Portugais, je ne te pardonne pas ces principes ; ne tire jamais aucune consé-