Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/179

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il ne sait pas mieux l’âge qu’il a ; il sait celui de ses enfans jusqu’à quinze ou vingt ans, puis il l’oublie et n’en parle plus.

Ces Africains ont quelques légères connaissances d’astronomie, mais elles sont mêlées d’une si grande foule d’erreurs et de superstition, qu’il est difficile d’y rien comprendre ; ils connaissent le cours des astres, prédisent assez bien les variations de l’atmosphère, et divisent leurs tems par les différentes phases de la lune : quand on leur demande quelle est la main qui meut les astres dans l’espace, quel est enfin le plus puissant des êtres, ils répondent que c’est leur idole, que c’est elle qui a créé tout ce que nous voyons, qui peut le détruire à son gré, et que c’est pour prévenir cette destruction qu’ils arrosent sans cesse ses autels de sang.

Leur nourriture ordinaire est le maïs, quelques poissons quand le commerce le leur en apporte, et de la chair humaine ; ils en ont des boucheries publiques où l’on s’en fournit en tous tems ; quelquefois ils