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plus certaine de la nature ? Or, si cela est, l’offense-t-il ? Inspirerait-elle ce qui l’outragerait ? Permettrait-elle ce qui gênerait ses loix ? Favoriserait-elle des mêmes dons, et ceux qui la servent, et ceux qui la dégradent ? Étudions-la mieux, cette indulgente nature, avant d’oser lui fixer des limites. Analysons ses loix, scrutons ses intentions, et ne hasardons jamais de la faire parler sans l’entendre.

Osons n’en point douter enfin, il n’est pas dans les intentions de cette mère sage que ce goût s’éteigne jamais ; il entre au contraire dans ses plans qu’il y ait, et des hommes qui ne procréent point, et plus de quarante ans dans la vie des femmes où elles ne le puissent pas, afin de nous bien convaincre que la propagation n’est pas dans ses loix, qu’elle ne l’estime point, qu’elle ne lui sert point, et que nous sommes les maîtres d’en user sur cet article comme bon nous semble, sans lui déplaire en quoi que ce soit, sans atténuer en rien sa puissance.