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cérémonie recommence. Rarement ces fêtes ne se célèbrent, sans qu’il n’en coûte la vie à beaucoup de monde.

Lorsque cette nation est en guerre avec ses voisins, les chefs fournissent au roi un contingent d’hommes armés de fleches et de piques, et ce nombre est proportionné aux besoins de l’état. Si les ennemis sont puissans, les secours envoyés sont considérables ; ils le sont moins, quand il s’agit de légères discussions. La cause de ces discussions est toujours, ou quelques ravages dans les terres, ou quelques enlevemens de femmes ou d’esclaves ; quelques jours d’hostilités préliminaires et un combat terminent tout ; puis chacun retourne chez soi.

Malgré le peu de morale de ces peuples ; malgré les crimes multipliés où ils se livrent, il est dévot, crédule, et superstitieux ; l’empire de la religion, sur son esprit, est presqu’aussi violent qu’en Espagne et en Portugal. Le gouvernement théocratique suit le plan du gouvernement féodal.