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pagne expirer sous les rayons qui les brûlent ; c’est à l’extrême chaleur de ce climat, qu’il faut attribuer, sans-doute, la corruption morale de ces peuples ; on ne se doute pas du point auquel les influences de l’air agissent sur le physique de l’homme, combien il peut être honnête ou vicieux, en raison du plus ou moins d’air qui pèse sur ses poumons[1], et de la qualité plus ou moins saine, plus ou moins brûlante de cet air. Insolens législateurs, vous qui croyez devoir assujétir tous les hommes aux mêmes loix, quelques soient les variations de l’atmosphère, osez-le donc, après la vérité de ces principes… Mais ici, il faut avouer que cette corruption est extrême ; elle ne saurait être portée plus loin. Tous les désordres y sont com-

  1. Cette différence est portée jusqu’à 3,982 livres d’air, desquelles nous sommes plus ou moins pressés dans les variations de temps. Est-il étonnant, d’après cela, que nous éprouvions une différence aussi sensible, dans notre organisation d’une saison à l’autre.