Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/148

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

me réveillai le lendemain, qu’aux invitations de Sarmiento, de venir faire avec lui une seconde promenade vers une partie que je n’avais pas encore vue. — Sais-tu, lui dis-je, si le roi a été content de mes opérations ? — Oui ; il m’a chargé de te l’apprendre, me dit le Portugais en nous mettant en marche ; te voilà maintenant aussi savant que moi ; tu n’auras plus besoin de mes leçons. Il a passé, m’a-t-on dit, toute la nuit en débauche, il va s’en purifier ce matin, par un sacrifice, où s’immoleront six victimes… Veux-tu en être témoin ? — Oh ! juste ciel, répondis-je alarmé, garantis-moi tant que tu pourras de cet effrayant spectacle. — J’ai bien compris que cela te déplairait, d’autant plus que tu verrais souvent, sous le glaive, les objets même de ton choix. — Et voilà mon malheur : j’y ai pensé toute la nuit… voilà ce qui va me rendre insupportable le métier que l’on me condamne à faire ; quand la victime sera de mon choix, je mourrai du remords cruel que fera naître en