Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/145

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de tes faux principes, ne le mets pas sur le compte de la nature ; elle te punira tôt ou tard de l’outrager. — Soit, ma tête n’est élevée vers le ciel que pour attendre la foudre ; je ne tiens point le bras qui la lance ; mais j’ai la gloire de le braver. — Et nous entrames dans le logis qui m’était destiné.

C’était une cabane très-simple, partagée par des clayes, en trois ou quatre pièces, où je trouvai quelques nègres, que le roi me donnait, pour me servir. Ils avaient ordre de me demander si je voulais des femmes ; je répondis que non, et les congédiai, ainsi que le Portugais, en les assurant que je n’avais besoin que d’un peu de repos.

À peine fus-je seul, que je fis de sérieuses réflexions sur la malheureuse situation dans laquelle je me trouvais. La scélératesse de l’ame du seul Européen, dont j’eus la société, me paraissait aussi dangereuse que la dent meurtrière des cannibales, dont je dépendais. Et ce rôle affreux…,