Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 2, 1795.djvu/131

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faudrait s’en prendre, ce devrait être à la masse entière du clergé : il faudrait retrancher ses membres des conseils et des délibérations ; uniquement occupé de faire des bigots de nous, il nous empêchera toujours d’être négocians, guerriers ou cultivateurs, et comment anéantir cette puissance dont notre faiblesse a nourri l’empire ? — Par les moyens qu’Henri VIII prit en Angleterre : il rejetta le frein qui gênait son peuple ; faites de même. Cette inquisition qui vous fait aujourd’hui frémir, la redoutiez-vous autant lorsque vous condamnâtes à mort le grand inquisiteur de Lisbonne, pour avoir trempé dans la conjuration qui se forma contre la maison de Bragance ? Ce que vous avez pu dans un tems, pourquoi ne l’osez-vous pas dans un autre ? Ceux qui conspirent contre l’État ne méritent-ils pas un sort plus affreux que ceux qui cabalent contre des rois ? — N’espérez point un pareil changement, ce serait risquer de soulever la Nation, que de lui enlever les hochets religieux dont elle s’amuse depuis