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Appauvris, végétant sur votre monceau d’or, vous me donnez l’idée de ces plantes qui ne s’élèvent un instant au-dessus du sol que pour retomber l’instant d’après faute de substance ; retablissez sur-tout cette marine, dont vous tiriez tant de lustre autrefois ; rappelez ces tems glorieux où le pavillon portugais s’ouvrait les portes dorées de l’Orient ; où, doublant le premier avec courage, (le Cap inconnu de l’Afrique) il enseignait aux Nations de la terre la route de ces Indes précieuses, dont elles ont tiré tant de richesses… Aviez-vous besoin des Anglais alors ?… Servaient-ils de pilotes à vos navires ? Sont-ce leurs armes qui chassèrent les Maures du Portugal ? Sont-ce eux qui vous aidèrent jadis dans vos démêlés particuliers ? Vous ont-ils établis en Afrique ? En un mot, jusqu’à l’époque de votre faiblesse, sont-ce eux qui vous ont fait vivre, et n’êtes-vous pas le même peuple ? Ayez des alliés enfin ; mais n’ayez jamais de protecteurs. — Pour en venir à ce point, ce n’est pas seulement à l’inquisition qu’il