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tuellement en butte à la férocité de ce peuple barbare, elles sont tour-à-tour victimes de sa mauvaise humeur, de son intempérance et de sa tyrannie ; jette les yeux sur ce champ de maïs, vois ces malheureuses nues courbées dans le sillon, qu’elles entr’ouvrent, et frémissantes sous le fouët de l’époux qui les y conduit ; de retour chez cet époux cruel, elles lui prépareront son dîner, le lui serviront, et recevront impitoyablement cent coups de gaules pour la plus légère négligence. » — La population doit cruellement souffrir de ces odieuses coutumes ? — « Aussi est-elle presque anéantie ; deux usages singuliers y contribuent plus que tout encore : le premier est l’opinion où est ce peuple qu’une femme est impure huit jours avant et huit jours après l’époque du mois où la nature la purge ; ce qui n’en laisse pas huit dans le mois où il la croie digne de lui servir. Le second usage, également destructeur de la population, est l’abstinence rigoureuse à laquelle est condamnée une femme après ses