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de cette manière……… des vices nourris depuis autant d’années… non… peut-être céderait ainsi la fougue de la jeunesse ou l’erreur du moment, mais jamais le crime vieilli et soutenu par des idées ; le plus grand malheur de l’homme est d’étayer ses travers de ses systêmes, une fois qu’il s’en est formé d’assez sûrs pour légitimer sa conduite, tout ce qui la condamnerait dans le cœur d’un autre, la fixe à jamais dans le sien ; voilà ce qui rend les torts des jeunes gens de peu d’importance, ils n’ont fait que choquer leurs maximes, ils y reviennent, mais ce n’est que par réflexion que pêche l’homme mûr, ses fautes émanent de sa philosophie, elle les fomente, elle les nourrit en lui, et s’étant créé des principes sur les débris de la morale de son enfance, ce sont dans ces principes invariables qu’il trouve les lois de sa dépravation.

Quoiqu’il en soit, tout est tranquille ; nous avons au moins jusqu’à l’hiver, a dit madame de Blamont, le lot de l’infortune