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cacha cette mort à son ami, et lui montra une autre petite fille du même âge que celle qu’il venait de perdre, qu’il conduisit au village de Berceuil, où il l’a fit élever. — Quoi ! interrompit madame de Blamont, très-troublée, cet enfant de Berceuil ne serait pas celui de la Valville ? — Non madame, reprit la Dubois, l’enfant de la Valville est bien sûrement mort, et celui qui fut mené à Berceuil est un enfant légitime, que monsieur le président avait eu de sa femme, et qu’on nourrissait au Pré-Saint-Gervais ; en le retirant de ce village lui-même ; il donna cinquante louis à la nourrice, afin de répandre la mort de cette petite fille, qu’il voulait, disait-il, par des raisons secrètes, soustraire aux yeux de sa mère, et on eut l’air d’enterrer un enfant dans la paroisse du Pré-Saint-Gervais. — Juste ciel ! s’écria madame de Blamont, qui ne pouvait plus se contenir, j’ai effectivement perdue une fille dans ce tems-là, nourrie au même lieu que vous dites se pourrait-il ? Sophie !… mon