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état de l’apprendre ; telle est, mon ami, l’histoire du vingt-huit.

Hier, vingt-neuf, madame de Blamont me pria d’aller au village de Berceuil, vérifier sur les lieux mêmes, les dépositions de Sophie, je m’y rendis à cheval et muni d’une lettre de madame de Blamont, je descendis chez le curé. — C’est un homme d’environ cinquante ans, dont le maintien et l’honnêteté paraissent soutenir le caractère ; il me reçut fort bien, m’invita à dîner chez lui, et en attendant l’heure du repas, me conduisit chez Isabeau, parfaitement telle que nous l’avait dépeint Sophie. Tous deux se rappellaient au mieux cette jeune fille, le curé se ressouvenait très-bien de lui avoir enseigné sa religion. — Pour Isabeau, elle pleura d’abord de joie, quand je lui eu dis que son élève existait, l’aimait et demandait à la voir, et bientôt après de chagrin, quand je lui appris son état ; j’insistai peu sur les détails, madame de Blamont m’avait fait sentir la