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et nous suivîmes ceux qui nous étoient destinés.

Là, monsieur de Mirville acheva de me dévoiler mon sort ; « vous ne devez plus douter, me dit-il durement que je vous ai prise pour vous entretenir ; votre état vient d’être éclairci de manière à ne plus vous laisser de soupçon. — Ne vous attendez pourtant pas à une fortune bien brillante ni à une vie très-dissipée ; le rang que monsieur et moi tenons dans le monde, nous oblige à des précautions, qui rendent votre solitude un devoir. La vieille femme que vous avez vue près de Rose, et qui doit également prendre soin de vous, nous répond de votre conduite à l’un et à l’autre une incartade… une évasion, serait sévèrement punie, je vous en préviens ; du reste soyez avec moi, soumise, honnête, prévenante et douce, et si la différence de nos âges s’oppose à un sentiment de votre part dont je suis médiocrement envieux, que, pour prix du bien que je vous ferai, je trouve du moins en vous toute l’obéis-