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CORRESPONDANCE INÉDITE DU


Les administrateurs municipaux du canton de Clichy certifient la résidence du marquis et son civisme. « Clichy, le 18 thermidor, an VII de la république française une et indivisible. »

DÉPARTEMENT DE LA SEINE
CANTON DE CLICHY



Nous, membres de l’administration municipale du canton de Clichy, département de Seine, certifions à qui il appartient que le citoyen Sade (Donatien Alphonse François) domicilié commune de Saint-Ouen de cet arrondissement, a obtenu à la dite administration, séance du quatorze thermidor, an sept, un certificat à neuf témoins attestant sa résidence, savoir : 1o  en la commune de Clichy, depuis le trente vendémiaire, an cinq, jusqu’au premier floréal, même année, et, depuis le dit premier floréal jusqu’à ce jour, en celle dite de Saint-Ouen.

Certifions en outre qu’il est à notre connaissance que, depuis que le dit Sade est dans notre arrondissement, il n’a jamais manifesté d’opinion contraire au vrai républicanisme et que nous avons toujours remarqué en lui les qualités civiques qui caractérisent le bon citoyen.

En administration, ce dix-huit thermidor, an sept de la république française une et indivisible.

Signatures.

Je, commissaire du directoire exécutif près l’administration susdite, atteste qu’il est à ma connaissance que, depuis le commencement de la révolution jusqu’à ce jour, le citoyen Sade a constamment manifesté les principes d’un bon et sincère patriote, et d’un excellent républicain depuis l’époque de 1792 (v. s.), en un mot qu’il a toujours été d’une opinion prononcée pour la révolution et la liberté. Cazade.


Le marquis est heureux d’avoir obtenu son pardon. (19 fructidor, an VII).

C’est avec une satisfaction sans égale, mon cher et ancien ami, que j’ai vu dans une lettre de vous à madame Quesnet que vous vouliez bien pardonner et oublier les expressions dictées par la faim et le désespoir. Je suis fâché que vous ayez pu les attribuer à d’autres causes que celles-là. Eh ! quelles autres eussent pû me faire aussi sensiblement outrager un ami tel que vous ? Enfin, vous les pardonnez, ces expressions, et j’en ai pleuré de joie. Ah ! si vous pouviez voir notre situation, vous en auriez pitié, j’en suis sûr ! Séparé de ma respectable amie, nous sommes tous deux obligés de travailler pour vivre et vous ne vouliez pas que je me fâchasse, vous