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MARQUIS DE SADE — AN III.
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de recevoir d’elle. S’il jugeait que la proposition eût le sens commun, je le laisse le maître de l’accepter, mais, à vous dire le vrai, je crois qu’il la verra des mêmes yeux que moi, c’est-à-dire… archi-extravagante !……

Je reçus en son temps les tristes cent écus qu’il vous plût m’envoyer pour tout produit d’une terre affermée quatre mille francs et dont je n’avais pas touché un sol depuis quatre ans, et, certes, je reconnais à cet envoi sublime l’extrême soin que vous preniez de mes affaires, ou plutôt l’extrême envie que vous aviez de servir ma tante, et je lui suis trop attaché pour vous en savoir mauvais gré. Salut et fraternité.

Ce 4 ventôse, an III.

Je prends la liberté d’observer au citoyen Quinquin qu’il est très singulier qu’il m’ait laissé ignorer la mort de M. de Murs, mon oncle.


Le marquis qualifie d’indécente la proposition de sa tante, mais enjoint toutefois à l’avocat de l’accepter s’il estime que la vieille dame ne peut pas aller à deux ans. (4 ventôse).

Je vous envoie sur le champ copie de la lettre que vient de m’écrire madame de Villeneuve. Vous y verrez l’indécente proposition qu’elle me fait. Je vous envoie de même la copie de ce que j’ai répondu à Quinquin.

Cependant voyez-la sur le champ, je dis plus, tâtez-lui le pouls et, si vous imaginez qu’elle ne puisse pas aller à deux ans, concluez sur le champ. Vous voyez par ma lettre à Quinquin que, quoique je refuse, je vous laisse pourtant le maître d’accepter si vous jugez que son état soit tel que le marché devienne bon pour moi……

On prétend que la susdite madame de Villeneuve a autant de part que moi à la succession Murs ; soit, mais vos torts de n’avoir pas fait acte de représentation dès qu’il a eu les yeux fermés n’en sont pas moins réels et, après tout ce que vous m’aviez promis sur cela, je ne conçois pas comment vous vous étiez endormi…… Cela me tourne la tête……


« Copie de la lettre du citoyen Sade, de Paris, adressée au citoyen Archias, d’Aix, à la date du 17 germinal », pour lui faire connaître qu’il ne lui vend plus sa bastide, mais qu’il garde une partie du prix déjà touché.

Je dois vous prévenir, citoyen, que l’extrême envie que le citoyen Gaufridy a de vous vendre une bastide m’appartenant dans le terroir de Saumane, va, si vous y cédez, vous entraîner dans une mauvaise affaire et cela par l’excellente raison qu’il n’est plus, depuis le vingt-quatre ventôse, au pouvoir du citoyen Gaufridy de vendre cette bastide, puisqu’elle l’a été par moi le vingt-trois ventôse au soir. Oui, citoyen, j’ai vendu, le vingt-trois ventôse au soir, soixante mille francs la bastide dont vous m’offriez quarante ;