patriotisme, je ne puis ajouter foi en cette ridicule histoire[1]. Mais voilà
les propos que font tenir les voyages à la campagne. Au nom de Dieu,
retournez dans votre ville et soyez-y tranquille. Alors, la calomnie sera
contrainte à se taire sur votre compte. J’ai fait de même ici. Ils ont voulu
parler ; je les ai fait taire en me montrant sans cesse et en ne bougeant pas.
C’est le seul moyen de convaincre les incrédules. Tirez-moi d’inquiétude,
je vous en conjure, sur le champ……
Déclaration nouvelle, celle que j’ai envoyée dernièrement ne valant rien.
État de mon revenu dont je certifierai les preuves par les certificats des municipalités des lieux où mes campagnes sont situées.
Bouches-du-Rhône pour
valeur, rente
Sommes à ma décharge :
Mon revenu étant de 8.200 francs, il ne me reste donc plus que 100 francs de quitte et net.
- ↑ Voici les indications que je trouve dans le livre de M. Jean Barruol : « La Contre-Révolution en Provence et dans le Comtat » ; elles éclaireront la suite de cette correspondance :
Un certain nombre d’Aptésiens, parmi lesquels Gaufridy et Fage, se réfugièrent à Toulon après la répression du mouvement fédéraliste et l’entrée de Carteaux à Marseille ; mais, tandis qu’ils y acclamaient Louis XVII et arboraient la cocarde blanche, ils furent reconnus par deux soldats d’Apt, prisonniers, qui les dénoncèrent plusieurs mois après. Ils furent mis en prison et n’échappèrent à la mort qu’en produisant des certificats de résidence délivrés par des municipalités complaisantes. Fage fut, néanmoins, emprisonné une seconde fois avec sa famille. Gaufridy et son fils durent, de leur côté, errer longtemps dans la montagne du Luberon. C’est vraisemblablement dans cette situation qu’ils se trouvaient lorsque Goupilleau et le marquis obtinrent leur grâce au début de l’an III. - ↑ En marge : « C’est elle qui tient ma maison et dont je vous ai parlé ». On sait que le marquis a été accusé de vivre avec sa propre fille. Voila, sans doute, l’explication de ce bruit. Il a fait passer Quesnet pour sa fille naturelle dans le dessein de frauder le fisc, et peut-être, après son internement à l’hospice de Charenton, pour faire avoir à sa compagne le libre accès de maison.