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MARQUIS DE SADE — 1788
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Le Chevalier est mécontent de l’insouciance du grand prieur. « Malte, ce 3 février 1788 ».*

……Est il possible que mon oncle ai oublié jusqua present de demender le bref qui me conserne pour la comanderi dabort simagine til quil na qua demender pour obteneir cest une grace que lon n’obtient si aisément quil le crois et dalieur il est en rente au Ier de mai et dici la il y a 3 mois qui est apeu pres le tems quil faut pour recevoire des nouvelles de rome conté lallée et lavenue a la vérité ce nest que la 2e commenderie quil peut donner mais nest il pas possible qu’il en vaque deux apeu pres de ce même tems je lui ecrie au sujet d’un maladie qu’il a eut a toulouse et je me garde bien cepandent de lui parler de cela pour moi je ne le conçois pas il y a ici le neveu du gd prieur de St Gile qui est dans le même cas que moi mai il y a bien longtemps quil est en regle adieu mon chere mr gaufroidi a revoire il faut esperer que ce sera a la fin de lannée au plus tard

Che de Sade.

Dite bien des chose a ripere qua vous le verez.


La marquise demande des conseils à Gaufridy pour le placement de ses fonds.

……Je vous consulte, monsieur l’avocat, pour un objet que voici, marquez-moi votre avis : je suis remboursée de vingt-cinq mille livres, c’est-à-dire je les aurai à disposer avant la fin de l’année. Les placer sur le roi ou particuliers, vu la tournure des affaires, cela n’est pas bien sûr, sur des terres par privilège, c’est bon, mais l’on n’a pas les fonds quand l’on veut, et, avec des garçons au service, l’on peut avoir besoin d’un moment à l’autre de tout emporter.

Avec cela, je serai bien aise d’en tirer le cinq pour cent, n’ayant pas trop de revenus.

S’il se trouvait quelque bien à acheter sûrement au denier vingt cela me paraîtrait plus solide. Que pensez-vous ? Cela n’est pas aisé à résoudre ; ce que je désire, c’est que cela soit solide……

Bonsoir, monsieur l’avocat. Nous nous portons tous assez bien. Je dis assez parce que mon fils revient bien doucement. Il est toujours faible et pâle. J’essaierai de lui faire prendre le lait d’ânesse, ce mois de mai. Ce 19 mars 1788.

Montreuil de Sade.