Page:Sade, Bourdin - Correspondance inédite du marquis de Sade, 1929.djvu/291

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
MARQUIS DE SADE — 1787
227


La marquise pense que l’on aurait dû rendre la liberté à son mari au lieu de pourvoir à l’administration de ses biens. (24 juin 1787).

……Vous voudrez bien me rendre compte comme à l’ordinaire du courant afin que, si M. de Sade me questionne, je puisse lui répondre et en outre je serai fort aise de recevoir de vos nouvelles. Mais je ne donne plus d’ordres de ce moment-ci……

Mon humeur ne porte pas sur ce que vous êtes nommé, mais sur ce que l’on s’occupe d’administration au lieu de le faire sortir.

Mon avis est que cela ne soit pas ébruité dans le pays. Je n’ai pas cru devoir m’y opposer parce que ce manque d’administration fait un tort réel aux affaires de M. de Sade……


La marquise demande qu’on ajoute à la somme annuelle qui lui est allouée par la sentence du Châtelet les dépenses qu’elle fait pour M. de Sade. (24 août 1787).

……À l’égard de l’argent à m’envoyer, vous prendrez les ordres du grand prieur à ce sujet ; quoique la somme soit constatée dans l’acte, c’est une politesse à lui faire que de lui demander cet ordre. C’est quatre mille livres à compter de juillet dernier. Pour la pension de M. de Sade, cela ne me regarde pas. Mais il a été spécifié cinquante livres par mois que je paie, parce que M. de Sade m’a dit qu’il le désirait pour ses menus plaisirs, ce qui fait six cents livres de plus que le gouvernement a arrêté. C’est toujours moi qui les porte ; en conséquence cela fait quatre mille six cents livres en tout par an que vous m’enverrez, dont six cents livres pour M. de S. Si cela passe, je prendrai sur mon compte et, entre nous soit dit, cela va plus loin, mais, comme je veux être sûre qu’il a tout ce qu’il désire, je me suis chargée volontiers et ne fais nulle chicane là-dessus. Il y a son entretien et les médecins quand il est malade. Cela n’est point compris dans la pension. À mesure qu’il y en aura pour une somme, j’enverrai les quittances et vous les ferai passer……


Le bailli de Sade, grand prieur de Toulouse, est las de son mandat d’administrateur avant d’en avoir usé.

J’ai accepté, monsieur, peur le bien de tous, et pour le préjudice de pas un, une procuration dont je suis déjà las, par des raisons que bien pouvez comprendre. J’aurais désiré et je devais m’y attendre, connaissant votre zèle et votre attachement, que vous viendriez conférer avec moi pour remédier aux maux que pourrait avoir causés l’anarchie. M. le vice-légat m’a parlé sur un point important qui demande un remède prompt. Je sens que les chaleurs peuvent mettre obstacle à notre entrevue ; j’offre de me rendre à l’Isle le jour qu’il vous plaira m’indiquer. J’ai reçu encore aujourd’hui une lettre de madame de Montreuil. Voyez, monsieur, si vos affaires