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MARQUIS DE SADE — 1777
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pas de votre écriture. Il vaut mieux avoir la clef des champs que de la demander……


L’abbé de Sade est plus satisfait des procédés de la présidente et plus confiant en l’issue de la « grande affaire ». (18 juin 1777).

……Madame de Montreuil a eu besoin de moi. Elle m’a écrit quelques lettres d’un style beaucoup plus radouci. Elle a daigné me faire part de l’état actuel de l’affaire de mon neveu. On a changé de système et on a bien fait. On se borne à présent à demander au parlement de Provence la révision de la procédure sans la comparution du contumace, attendu qu’étant dans les prisons du roi il n’est pas le maître de se représenter à la cour lui-même, comme il devrait le faire suivant les lois, et il y aurait trop d’inconvénients et de frais à l’y faire amener. Cela a été concerté à Paris avec M. de Mons et autres magistrats qui pensent que le parlement de Provence ne doit pas faire de difficultés sur cela, parce qu’il y a des cas où il [faut] faire ployer la rigueur des formes aux circonstances, et nous sommes dans un de ces cas. J’approuve beaucoup cette nouvelle façon de procéder et je crois qu’elle réussira parce que le ministre s’y prête, et les magistrats sont bien disposés. Le chancelier leur a écrit pour demander leur avis. Le prévôt de Marseille me pressa d’aller à Aix les solliciter de le donner favorable, mais il ignore que mes indispositions ne me permettent pas de faire le moindre voyage……


La marquise est impatiente d’apprendre que le petit secrétaire est rentré à Bordeaux. (2 juillet 1777).

Quand j’apprendrai, mon cher avocat, l’arrivée du petit Malatié à Bordeaux, je serai encore plus contente. Ses pleurs m’inquiètent. Je crains qu’il ne fasse quelque escapade en route ; les enfants ne raisonnent pas, et, joint à cela, il m’a paru si bête !…


Madame de Montreuil demande à l’avocat, dans un « billet volant », de nouvelles précisions sur les trouvailles faites à la Coste et sur « les papiers » perdus. (Billet joint à une lettre du 5 juillet 1777).

Malgré toute l’attention possible, il y a quelques objets que je n’ai pas bien compris. Deux objets, sur les papiers intéressants. Je me rappelle bien un, envolé par la fenêtre et qui fut recueilli par les voisins, lequel a fourni plus d’éclaircissements qu’on n’en voulait, et des renseignements sur le petit dont vous avez trouvé un petit lambeau détaché, sur lequel on avait écrit, il y a environ un an. Est-ce bien cela ? N’y en a-t-il qu’un de démembré et perdu et d’où venait-il ? Quant aux anciens meubles, dont la sculpture était recherchée et avait causé tant de peine, la région haute