— Bah ! je le tuerai, et, ma foi,… »
Kasimira regarda son frère avec un air de pitié et quitta la chambre.
Pendant que Karol s’acquittait avec succès de sa mission près de Piontkowski, Marga était partie à cheval de grand matin pour la cure. Saschka l’avait aidée à descendre de la selle, puis conduite au jardin, où ils se mirent à causer sous le berceau de chèvrefeuille. Marga le supplia de ne point se battre, elle pleura ; elle le lui défendit, puis se remit encore à verser des larmes. Saschka demeura inébranlable.
La jeune fille désespérée, les yeux noyés de pleurs, remonta à cheval, et prit au pas le chemin du logis. Elle avait parcouru environ la moitié de la route quand tout à coup le curé se trouva devant elle.
Il avait passé par un chemin de traverse, et apparaissait à l’improviste au sortir d’un bosquet de lilas.
Marga arrêta son cheval et lui tendit la main.
« D’où venez-vous, Très Révérend ?
— Je viens de chez un malade, répondit Sascha, mais que vois-je ? est-il possible, vous avez pleuré ?
— Puis-je faire autrement ? »
Et Marga se remit à sangloter.
« Qui donc a pu vous affliger ainsi ? Je lui ferai bien entendre raison. Ce ne serait pas mon Saschka ?
— Quel autre que lui…
— Lui ! c’est vraiment lui ? Et comment a-t-il pu vous causer du chagrin ?
— Vous savez bien…
— Je ne sais rien.
— Vous ignorez qu’il doit se battre en duel ?