Nimfodora se tut.
« C’est chez Sofia que vous vous voyez ? »
Nimfodora jeta à la Mère de Dieu un coup d’œil suppliant. Ses lèvres s’agitèrent, mais ne laissèrent échapper aucun son.
« Réponds ! »
Nimfodora laissa retomber sa tête sur sa poitrine et regarda à terre.
« Dis-moi la vérité ! »
Mardona la prit par le menton, lui releva la tête et la perça d’un long regard bien en face.
« Je… C’est… Aie pitié de moi ! »
Elle se jeta aux pieds de Mardona et cacha son visage, envahi tout à coup d’une rougeur ardente, dans les jupons de la Mère de Dieu.
« Je croyais, moi, que tu m’aimais, Nimfodora, commença la Mère de Dieu après un moment de silence. Puisque tu me haïssais, pourquoi as-tu trompé mon cœur, dis ? Pourquoi ne m’as-tu pas craché à la figure, au lieu de me couvrir de baisers ? Tu m’as ravi tout mon bonheur, Nimfodora, car je t’aimais, et je l’aimais aussi, moi !
— Mardona ! frappe-moi », répliqua Nimfodora.
Sa voix râlait comme la plainte d’un cerf expirant.
« Frappe-moi, foule-moi aux pieds, tue-moi ! Je ne suis pas digne de conserver la vie !
— Calme-toi, dit Mardona avec douceur.
— Ne sois pas si bonne pour moi ! Tu m’accables ! murmura Nimfodora. Tu me déchires le cœur ! Foule-moi aux pieds. Je serais heureuse si tu me donnais des coups. »