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LA MÈRE DE DIEU.

porte, elle s’assit dans son fauteuil. Nimfodora voulut lui baiser la main ; elle la lui retira lentement, d’un geste hautain.

« Ne m’embrasse pas, lui dit-elle. Jette-toi plutôt à genoux, et avoue ta faute. »

Elle regardait Nimfodora fixement, dardant ses yeux dans les yeux de la jeune paysanne, que celle-ci, contre son habitude, ne put baisser à terre, mais tint attachés au regard de son juge, grands ouverts, effarés, comme implorant grâce. Nimfodora tremblait de tous ses membres. Elle s’agenouilla sur le carreau sans rien dire.

« Parle ! de qui tiens-tu ce foulard ?

— C’est Sabadil qui me l’a donné.

— Et ce petit fichu ?

— Il me l’a donné aussi.

— Et ce collier de corail ?

— Ce collier aussi.

— Il t’aime ? continua Mardona, non pas du ton d’une femme jalouse et passionnée, mais avec la voix caressante d’une mère qui sonde le cœur de son enfant.

— Oui, râla Nimfodora.

— Et toi, tu l’aimes aussi ? »

Nimfodora regarda la mère de Dieu avec surprise. Elle semblait lui demander : « Tu sais donc si je l’aime ? Je ne le sais pas, moi ».

« Sabadil veut faire de toi sa femme ?

— Non. Il n’en a jamais été question, répondit Nimfodora.

— Vous vous voyez souvent cependant ? »