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CHAPITRE XV

Plusieurs jours se passèrent. Sabadil n’était pas retourné à Fargowiza-polna. Mardona lui envoya Jehorig, mais celui-ci ne le trouva pas à la maison. Sabadil, qui jusqu’à ce jour n’avait pas fait gagner un kreuzer aux aubergistes juifs du village, passait ses journées et ses nuits à la taverne ; il buvait, il fumait, il jouait aux cartes. Il invitait la jeunesse de Solisko à se divertir avec lui. On s’enivrait, on chantait des refrains obscènes.

Un soir, cependant, Sabadil n’y put tenir. Il quitta sa place, jeta sur la table une poignée de monnaie, enfonça son bonnet sur ses cheveux épars, demanda son cheval et partit pour Fargowiza. Il atteignit la porte de la maison habitée par Mardona, mais il n’entra pas. Il réfléchit un instant, puis fit le tour du bâtiment, à cheval ; arrivé à la petite sortie ménagée sur les champs, il s’arrêta. Il attacha son cheval aux branches de la