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CHAPITRE XIII

Le juge Zomiofalski ne ressemblait guère à un fonctionnaire autrichien. On l’eût pris pour un bon bourgeois, propriétaire, avec des manières de gentilhomme, et dont le temps se passe, non à écrire et à parcourir des registres, mais à la chasse, à la pêche, à cultiver les plaisirs de l’équitation, et qui, le soir, flirte auprès des dames dans les salons, ou fume, enveloppé d’une moelleuse robe de chambre, en parcourant le dernier livre de Daudet ou de Zola. Il était d’une taille au-dessus de la moyenne. Ses mains étaient fort belles et bien soignées. Il avait le nez en bec d’aigle, très polonais, un menton accentué et de superbes yeux noirs, assez francs. Sur le front, les cheveux commençaient à lui manquer ; mais il possédait toutes ses dents, des dents superbes, d’une blancheur vive et qui donnait à son visage un grand charme.

Lorsque Mardona se présenta au seuil de son cabi-