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CHAPITRE IX

Le soir tombait. Sabadil se rendit chez Mardona. Elle l’avait mandé auprès d’elle. Sabadil conduisit son cheval à l’écurie, traversa la cour et frappa à la porte de la Mère de Dieu. Il entra dans la chambre, Mardona n’était pas seule. Elle était assise dans un grand fauteuil, près de son lit, que recouvrait une cotonnade à grosses fleurs. Barabasch, établi non loin d’elle, rongeait ses ongles d’un air maussade.

Tout, dans la demeure de Mardona, respirait un confort et un luxe rares dans les habitations des paysans galiciens. Les dalles étaient recouvertes de jolis et moelleux tapis ; on se mirait dans les armoires et les tables en noyer poli ; le sofa et les chaises étaient recouverts d’une étoffe en laine très soyeuse. À la muraille était accroché un immense miroir dans un cadre doré. Des tableaux garnissaient la pièce. De longs rideaux souples voilaient à demi